Présentation

Le bord de la rivière est accessible derrière le camping. On y accède en contournant le camping en passant derrière la buvette, par le chemin de terre qui part derrière la barrière.

On est alors sur la plaine alluviale correspondant au lit majeur de la rivière, sur le côté concave du méandre, alors qu’en face, du côté de la rive convexe, on voit les falaises.

Les falaises sont constituées de la roche mise à nu par l’érosion. On distingue nettement les states sédimentaires du calcaire jurassique. Les calcaires sont des calcaires de plateforme continentale, où, localement, on peut trouver des fossiles marins (gryphées, brachiopodes par exemple).

Les dépôts, sur la petite plage, sont constitués de galets et de graviers (éléments de taille supérieure à 2mm) , de sables (de taille comprises entre 35 µm et 2 mm), et de particules fines, argileuses (de taille < 35 µm). Les plus petits éléments peuvent être monocristallin (un grain de quartz, par exemple), mais les plus gros sont pluricristallins, et on peut déterminer les fragments de roche qui les constituent. On notera en particulier deux types de roches : des calcaires, semblables à ceux qui constituent localement les falaises, et des roches cristallines (granites, gneiss), que l’on ne trouve pas par ailleurs à proximité. Ces dépôts sont également stratifiés, en fonction de leur taille : on voit des niveaux fins et des niveaux plus grossiers.

Interprétation

La rivière transporte des sédiments depuis l’amont vers l’aval. La présence de galets et graviers de nature calcaire, mais aussi granitique et gneissique, montre que le Lot prend sa source dans les terrains cristallins du Massif Central. Pendant une quarantaine de kilomètres vers l’est, le Lot traverse en effet les terrains sédimentaires jurassiques, essentiellement constitués de calcaire. Mais plus en amont, le cours du Lot croise des terrains métamorphiques et granitiques. L’ensemble de ces terrains sont érodés par la rivière. On voit que le transport par les rivières se fait ensuite sur de longues distances, surtout pour les particules les plus fines (grains de quartz, de micas, argiles…). Ces particules sont transportées en suspension, ou par saltation sur le fond de la rivière.

Quand le débit du fleuve est faible, comme sur les rives convexes des méandres, les particules sédimentent car l’énergie de la rivière n’est plus suffisante pour les maintenir en suspension.  Cette relation entre la vitesse de l’eau, la taille des grains et la dynamique d’érosion/transport et sédimentation est illustrée par le diagramme de Hjulström. A Saint-Cirq Lapopie, on voit qu’on sédimente surtout des sables et des graviers, ce qui témoigne d’une vitesse intermédiaire de la rivière. On peut imaginer que le débit du cours d’eau varie au cours du temps : en période de fort débit, des particules grossières pourront sédimenter, puis, quand le débit diminue, ce sont des particules plus fines qui se déposent : on a donc un granoclassement témoignant du caractère épisodique des dépôts.