Les conditions ayant présidé à la formation de charbon à Decazeville
Les conditions ayant permis de produire une grande quantité de matière organique
Les conditions ayant protégé la matière organique de la décomposition
La tectonique extensive active du bassin est à l’origine d’une subsidence avec enfoncement du fond, permettant l’accumulation rapide et massive de sédiments sur la matière organique, isolant celle-ci et la préservant de la minéralisation par décomposition.
Le rejeu épisodique des failles normales permet ainsi la réalisation de cycles sédimentaires à plus ou moins grande échelle, contrôlés par la tectonique.
A petite échelle, de tels cycles forment des séquences sédimentaires répétées appelées cyclothèmes.
La séquestration massive de carbone dans une matière organique mal décomposée peut aussi être attribuée à l’innovation qui apparaît chez des trachéophytes de l’époque : la lignine, composé polyphénolique difficilement dégradable et à laquelle une adaptation efficace des décomposeurs a mis du temps à apparaître. (d’après R.A Berner)
Les conditions ayant permis une transformation de la matière organique conservée
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L’évolution de la composition chimique des roches carbonées montre une réduction progressive des molécules : les roches sont de plus en plus riches en carbone.
Des composés plus volatiles (hydrocarbures, gaz) sont également générés, mais en plus faibles quantités du fait de la nature de la matière organique d’origine, issue principalement de trachéophytes.
Conditions de la diagenèse : entre 20 et 50 ° C pour une profondeur de quelques centaines de mètres à 1000 m
Conditions de la catagenèse : entre 50 et 150 ° C pour une profondeur entre 1000 et 6000 m
Conditions de la métagenèse : entre 150 et 250 ° C pour une profondeur dépassant les 6000 m
Au delà de la métagenèse, les conditions de température et de pression correspondent au champ du métamorphisme, dans lequel le graphite est stable. |
Le contexte régional à l’origine de la formation et de l’évolution du bassin limnique de Decazeville
L’ouverture du bassin de Decazeville, comme celle de nombreux bassins limniques fini-carbonifères, est à mettre en relation avec la pénéplanation par effondrement gravitaire de la chaine Hercynienne sur la fin de son orogenèse.
Avant la sédimentation stéphanienne, le bassin de Decazeville se situe à un carrefour d’accidents tectoniques.
Les premiers sédiments vont donc s’accumuler sur une surface compartimentée, facilement déformable selon trois directions principales :
– Nord-Sud, N 10° à 20° Ouest et N10° Est : faille d’Argentat entre Bagnac et Bouillac, le Grand Sillon Houiller, la zone de moindre résistance de Lugan-Livinhac
– N 30° Ouest : synclinal de la Gaillardie, la brèche du Vignier d ’Agnac
– N 40° à 50° Ouest : failles issues de la faille d’Argentat et la prolongeant vers le SE
Les premiers dépôts se sont donc accumulés dans une dépression étroite et peu profonde allongée Nord-Sud qui est devenue par la suite la cuvette principale.
Au cours de son fonctionnement, le bassin de Decazeville offre des exemples très précis d’enchaînements entre les phénomènes de subsidence, d’érosion et de sédimentation.
Les phases de subsidence brutale sont plus importantes que dans la plupart des bassins du Massif Central, qui ne connaissent pas la répétition d’arrivées détritiques aussi massives, interrompant brusquement les phases de sédimentation phytogène. Ces mouvements saccadés sont peut être dus à la mise en place des granites avoisinant le bassin. |
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Les principales déformations subies par le contenu stéphanien sont contemporaines du remplissage du bassin. Les mouvements post-stéphaniens ont accentué les déformations ébauchées mais sans imposer un style tectonique différent :
– Au début du dépôt de l’assise de Bourran, le bassin a subi un mouvement de compression latérale dirigé d’Ouest en Est qui a redressé la bordure Ouest, déterminant ainsi des axes synclinaux et anticlinaux à grand rayon de courbure, sensiblement parallèles aux bordures du bassin. Le charbon a commencé à fluer dans les anticlinaux. Cette disposition s’accentuera avec la tectonique post-stéphanienne (ex : anticlinal de Lassalle, exploité dans la Grande Découverte, observable en coupe dans la partie historique).
– Au Permien, la subsidence semble s’être arrêtée et une seconde phase de plissement a probablement eu lieu, accentuant les structures antérieurement ébauchées.
– Enfin, la tectonique tertiaire en relation avec les mouvements alpins, a affecté le Houiller et l’Oligocène dans la région Nord du bassin, en faisant rejouer les failles antérieures. |
Quelques questions soulevées par l’observation:
Quelles conditions ont été favorables à la formation de charbon ?
- Quelles conditions ont permis de produire une telle quantité de matière organique ?
- Quelles conditions ont protégé cette matière de la décomposition ?
- Quelles conditions ont permis sa fossilisation ?
Quelles sont les causes de la subsidence ?
- DICTIONNAIRE de GEOLOGIE (7ème édition), par Alain FOUCAULT et Michel RAOULT, éditions Dunod, 2010
- Carte géologique 1/50 000 N°859 – Decazeville, ed. BRGM
- GÉOLOGIE de la FRANCE de Jacques DEBELMAS, tome 1, éditions Doin, 1974
- GÉOLOGIE et PALÉONTOLOGIE des BASSINS HOUILLERS de DECAZEVILLE, de FIGEAC et du DÉTROIT DE RODEZ de Pierre VETTER, Tome 1, Description géologique, édité par les Houillères du Bassin d’Aquitaine, 1968
Pour la détermination des végétaux fossiles on pourra par exemple se reporter aux ouvrages suivants :
- Léon Moret, Manuel de paléontologie végétale, ed Masson 1964
- J.C.Ficher, Fossiles de France, ed Dunod 2000
Activités
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Fichiers à télécharger
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Histoire humaine et évolution de l’exploitation charbonnière à Decazeville
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Utilisation de photos aériennes de l’IGN et stéréoscopie
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Réaliser une coupe dans le bassin de Decazeville sur tableur,
à partir de données d’Infoterre exploitées au moyen de Google Earth
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Mettre en évidence quelques caractéristiques simples du gore blanc
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