L’arrêt de la plage noire permet d’observer des basaltes alcalins massifs contenant des enclaves de péridotites fraîches et des mégacristaux de clinopyroxène (augite). Ces basaltes à matrice sombre et localement grossièrement prismés sont issus de la phase d’éruption effusive. Ils reposent sur les brèches pyroclastiques qui marquent l’activité explosive précédant l’écoulement des basaltes.
Illustration 3 : Basalte massif grossièrement prismé reposant sur des brèches
pyroclastiques à éléments de socle (carbonates blanchâtres).
En certains endroits de la plage, on observe que la géométrie du contact brèches/basaltes est complexe et que certaines brèches reposent sur les basaltes. Cette caractéristique est typique du dynamisme phréatomagmatique dans lequel l’exposition est générée par la rencontre entre de l’eau superficielle (rivière, nappe phréatique) et le magma. Si l’eau est déviée ou vaporisée, l’éruption se poursuit par une phase effusive, mais si l’eau pénètre à nouveau au niveau du point d’émission, une nouvelle phase explosive peut s’enclencher.
Les péridotites présentes dans le basalte sont des lherzolites à spinelle contenant olivine (vert clair), clinopyroxène de type diopside (vert foncé), orthopyroxène et spinelle (noirs). Elles représentent des fragments de manteau supérieur arrachés par le basalte lors de sa remontée vers la surface depuis sa source mantellique (ici probablement située vers 60-80 km de profondeur). Les mégacristaux de pyroxène sont des témoins de cristallisations profondes du basalte d’Eglazines, dans des petits réservoirs ou conduits magmatiques vers 40 km de profondeur.
Illustration 4 : Grosse enclave de péridotite dans le basalte massif.