Cet affleurement permet d’observer des brèches pyroclastiques dans le détail et aussi d’échantillonner des mégacristaux de pyroxène. L’affleurement expose, à différents endroits, des brèches grossières à matrice fine (tuff-breccia) composées d’éléments volcaniques juvéniles (fragments de basalte, bombes, scories), des éléments de carbonates et des enclaves de péridotites altérées et des mégacristaux de pyroxène.

Illustration 5 : Brèche pyroclastique à éléments basaltiques, de
péridotites et de mégacristaux d’augite.

La nature des brèches, leur granulométrie et le caractère fréquemment anguleux des éléments indique une fragmentation importante du magma et du socle avec une dispersion faible (les produits de l’explosion se redéposent dans le cratère). Ces brèches pyroclastiques proximales à éléments de socle sont typiques du dynamisme phréatomagmatique. A l’extrémité nord de l’affleurement, on peut observer des brèches stratifiées dont le plan de dépôts pend vers le cœur du cratère.

Illustration 6 : Stratification des brèches pyroclastiques pendant vers le cœur du volcan.

En observant le panorama vers l’affleurement 1, on notera que le somment de l’édifice est constitué de basaltes massifs relativement épais, représentant probablement un petit lac de lave érodée. Ce remplissage basaltique dans le cratère s’est formé à la fin du cycle volcanique explosif quand l’eau superficielle nécessaire aux éruptions phréatomagmatiques a été épuisée ou déviée.

Illustration 7 : Basaltes massifs et prismés formant la partie sommitale du
volcan d’Eglazines et représentant probablement un lac de lave en
inversion de relief

L’appareil volcanique d’Eglazines est un maar (ou diatrème) résultant d’une éruption phréatomagmatique (rencontre du magma avec une masse d’eau superficielle). Ces volcans sont souvent constitués par un cratère circulaire entouré d’un anneau de cendres volcaniques (tuffs) à éléments balistiques grossiers. Le cratère se prolonge en profondeur par un cône rempli de brèches grossièrement stratifiées résultant du dépôt des produits fragmentés lors des explosions. Un caractère typique des brèches pyroclastiques formées lors d’une éruption phréatomagmatique est de présenter des éléments volcaniques dits « juvéniles » et des éléments du socle dans lequel le volcan s’est mis en place (dans le cas d’Eglazines, ce sont des carbonates jurassiques). Il arrive que si la masse d’eau est épuisée après l’éruption ou si le dépôt de brèches fait barrage à l’écoulement des eaux, l’éruption se poursuive par une phase effusive. Celle-ci est marquée à Eglazines par la présence d’un lac de lave sommital. Le volcan d’Eglazines, formé il y a 14 millions d’années et situé dans la vallée du Tarn, a été érodé et nous observons aujourd’hui les parties internes du cratère. L’anneau de tuffs meubles, s’il a existé, a été totalement érodé.