Présentation
Nous sommes au contact entre l’assise du Banel, située au-dessous, et l’assise de Campagnac , conglomératique, située au-dessus. Le grès et les argilites appartiennent au faisceau du Banel, partie terminale de l’assise du Banel. Les conglomérats situés au-dessus sont discordants.
Le conglomérat est composé d’éléments décimétriques quartzeux et parfois granitiques, mal stratifiés, à contours irréguliers, donnant une allure bréchifiée. Ces éléments semblent de même nature que le ciment qui les contient. Il s’agit donc probablement d’une roche monogénique, résultant de la fragmentation d’un banc déjà induré avec déplacement faible de débris ensuite rapidement cimentés.
Il pourrait s’agir d’une brèche de bas de pente, mise en place lors du fonctionnement de la faille de Villefranche (constituant la continuité de celle du Grand sillon), qui était située sur le côté Ouest du bassin.
Une explication plus développée de la mise en place du conglomérat de base de l’assise de Campagnac est exposée dans ce fichier téléchargeable.
Plus loin, une faille normale affecte les deux unités avec un changement de pendage au toit de l’unité de Banel. Un rejeu vertical d’une dizaine de centimètres est clairement visible au mur de l’unité de Campagnac , suggérant que le compartiment situé au-dessus du plan de faille s’est déplacé vers le bas par rapport à celui situé au-dessous du plan de faille. C’est donc une faille normale, témoin d’un phénomène extensif.
Dans l’unité inférieure, une couche repère, qui apparaît en relief sur le cliché, est elle aussi affectée par un rejeu vertical de même direction, de même sens mais d’amplitude un pu plus importante que le précédent. On peut donc penser que la tectonique en extension ayant affecté les deux unités s’est produite en deux temps. Un premier épisode a d’abord affecté l’unité inférieure puis un deuxième événement s’est produit après le dépôt de l’unité supérieure. Nous pouvons interpréter ces observations comme un indice de jeux multiples de cette faille avec addition de deux rejets successifs dans l’ensemble inférieur alors que l’ensemble supérieur ne serait décalé qu’une fois.
Entre ces deux failles, se trouve une faille nettement moins pentée, subhorizontale mais ayant semble t-il fonctionné dans le même sens. On peut supposer qu’un changement de rhéologie est responsable de cette différence. Le toit de l’unité inférieure était probablement moins compétent c’est à dire plus ductile et a réagi de façon moins cassante, presque cisaillante, à la contrainte extensive évoquée plus haut.
On peut imaginer que la tectonique en extension s’est produite lors du dépôt du toit de l’unité inférieure, alors que les sédiments n’était pas consolidé, ce qui expliquerait le faible pendage de la faille. La sédimentation aurait alors continué puis un nouvel épisode extensif plus tardif aurait provoqué alors la faille de l’unité supérieure.