Présentation
Le 1er affleurement montre le faisceau du Banel, partie supérieure de l’assise du Banel . D’une puissance estimée à 500 m d’après le log stratigraphique, cette assise est datée de 280-290 Ma. La vitesse de sédimentation est estimée à 2 cm par siècle.
Elle est constituée de stérile, couche détritique composée de pélites, grès et conglomérats. Ces derniers, puissants de 5 m et toujours situés au-dessus de la discordance, sont désorganisés, faisant penser à un cône de déjection torrentiel.
Le haut de la série correspond à un milieu de dépôt plus calme. Il est constitué de pélites, de 5 couches de charbon et d’un banc plus blanc appelé gore blanc ou tonstein. Le terme de gore désigne les arènes résultant de l’altération superficielle des roches cristallines. Le terme de tonstein désigne une roche sédimentaire argileuse provenant de l’altération de cendres volcaniques ou du lessivage d’arènes. Déposées en milieu lacustre, ces roches forment des niveaux épais de quelques centimètres à 1 mètre dans des séries houillères. Leur continuité en fait des niveaux repères, fort utilisés autrefois par les mineurs. (Dictionnaire de géologie 7e édition, 2010, modifié).
Quelques caractéristiques du gore peuvent être mises en évidence au moyen de tests simples (voir rubrique aller plus loin).
Nous observons un tronc d’arbre fossilisé qui semble se prolonger dans le gore blanc et le niveau conglomératique situé au-dessus. Ceci suggère que le végétal a été fossilisé en place (biocénose), les dépôts conglomératiques venant le piéger « in situ ».
Sous le banc blanc, l’affleurement sombre correspond à l’un des niveaux de dépôt houiller.
Au sein des niveaux houillers que la route recoupe, des fragments de végétaux mélangés peuvent être observés dans des pélites. Le cliché montre des éléments de feuillage de Cordaites (Pinophyta), de Pecopteris (Filicophyta) et de Callipteridium (Pteridospermaphyta), trachéophytes communs dans les forêts houillères.
Contrairement à l’image précédente, la disposition des éléments végétaux suggère ici un déplacement des fragments avant le dépôt (thanatocénose).
Le 2ème affleurement est situé aussi dans l’assise du Banel mais à quelques dizaines de mètres à droite du précédent en longeant la route. En tenant compte du pendage, il est situé en-dessous du précédent. La série étant normale, il est donc plus ancien. Il correspond à la série du Mazel-Sauguières, indiquée dans le log stratigraphique.
Le cliché montre un banc clair épais (conglomérat) encadré par des couches sombres.
Le niveau conglomératique montre un graben qui témoigne d’une tectonique en extension. Le bas et le haut de la faille normale de droite montrent des indices du déplacement relatif vers le bas de ce graben.
Au-dessus de la faille normale de gauche, on observe un chenal rempli de sédiments sombres, riches en charbon. Ceci suggère que le dépôt houiller s’est effectué au cours d’un épisode extensif. La puissance importante estimée du dépôt (1800 m) peut alors être expliquée par un phénomène de subsidence du bassin.