Auteur:
Laurent MARTIN (laurent.martin1@ac-toulouse.fr)
Présentation
Saint-Marcet (31) dans les Pyrénées commingeoises est le premier champ d’hydrocarbures exploités dans le bassin Aquitain.
Deux géologues français, Léon Bertrand et son élève Louis Barrabé ont été les premiers à se mettre au service de la recherche appliquée d’hydrocarbures.
Ils savaient que les grands gisements connus se situaient dans l’avant-pays de chaînes de montagnes. Léon Bertrand ayant travaillé 20 ans dans les Pyrénées, c’est donc dans la région plissée des Petites Pyrénées que les deux géologues commencèrent à chercher un réservoir.
Des indices existaient déjà à 120 km plus à l’ouest (Lacq), Bertrand proposa de sonder le sommet de la structure de St-Marcet.
Le 14 juillet 1939, réalisé par le Centre de Recherches des Pétroles du Midi, le premier sondage SM1 à une profondeur de 1500m rencontrait une brèche dans laquelle se produisit une libération de gaz combustibles à haute pression.
L’exploration fut ensuite poussée jusqu’à rencontrer une couche de sel, après que la sonde eut traversé, deux couches pétrolifères qui donnèrent un jaillissement de pétrole accompagné d’eau salée pendant 24 heures.
En juillet 1939, par décret, le CRPM devint la Régie Autonome des Pétroles établissement d’état et doté d’une plus grande autonomie financière. L’exploitation du gisement entre 1942 et 2001 a produit environ 7 milliards de mètres cube de gaz. Par comparaison, le plus gros gisement de la région (Lacq profond) en a délivré plus de 247 milliards de m3.
Contexte géologique
Le Bassin Aquitain, bordé au sud par la chaîne pyrénéenne est un bassin flexural beaucoup plus profond que le Bassin Parisien (bassin intra-cratonique). Il comprend deux provinces à hydrocarbures:
– le sous-bassin de Parentis au Nord, province exclusivement à huile;
– l’avant-pays plissé pyrénéen ou zone sous-Pyrénéenne au Sud, formé notamment du sous-bassin d’Adour-Arzacq, de Tarbes et du Comminges, provinces mixtes à gaz et huiles.
Ces sous-bassins, de forme losangique, sont définis par la profondeur du toît de Jurassique supérieur (Kimmeridigien).
De nombreuses rides anticlinales de direction pyrénenne structurent le bassin: elles peuvent émergées en surface ou restées cachées. Ces rides sont associées à des dômes de sel qui peuvent affleurer comme à Dax.