Le plateau de Saugué en rive gauche du gave de Gavarnie forme un replat au-dessus de la vallée correspondant à un épaulement glaciaire.
En contrebas du plateau , le socle affleure avec sa surface caractéristique de roches moutonnées. Il est facilement reconnaissable par ses tâches vert-jaune du lichen Rhizocarpon geographicum spécifique des roches acides.
Le long du chemin se dresse une petite barre calcaire (en vert sur la photo). Elle est surmontée de roches sombres au niveau du talus aménagé pour le parking.
L’examen détaillé du talus montre au-dessus du socle la superposition des roches suivantes:
– des dolomies gréseuses de teinte ocre (3 m) cénomaniennes
– puis 1 m de calcaires gris bleuté, schistosés, dolomitiques à préalvéolines, ovalvéolines, débris de lamellibranches et d’oursins du Cénomanien supérieur
– des ampélites riches en graphite et très tectonisées siluriennes
– des calcaires rubanés datés du Dévonien
– à nouveau une écaille de socle gneissique
La série de roches crétacés est cependant tronquée par le contact avec les ampélites siluriennes. Plus au sud, la barre crétacé est représentée par des calcaires gréseux recristallisés à dragées de quartz.
L’ensemble chevauchant de Gavarnie peut être interprété en tectonique de chevauchement. Diverses structures permettent de préciser la géométrie et la mise en place de la nappe au cours de son déplacement du Nord vers le Sud:
1) la rampe de Gèdre : cette rampe, dans sa partie nord, présente un fort pendage (60-70°). Ce fort plongement est probablement dû au fait qu’il s’agit d’une ancienne faille normale désactivée et pas obligatoirement une augmentation de pendage lié à un plissement. Cette rampe se poursuit vers le S par un palier qui constitue le contact de base de la nappe de Gavarnie avec la superposition anormale (silurien/dévonien recouvrant une série crétacé).
2) Le front de la nappe : Au plateau de Pailla, le paléozoïque (Dévonien et un mince lambeau de Trias)
est encapuchonné dans une masse importante de calcaires crétacés: ces derniers correpondent à la couverture normale du Paléozoïque charrié pareillement depuis Gèdre et qui s’est plissé en front de la nappe. Cette couverture est également qualifiée de « tête plongeante de la nappe ».
3) A Saugué, au niveau de l’accident de base de la nappe s’intercalent deux écailles comportant une lame de socle et son revêtement de crétacé: ils constituent le duplex de Saugué. Elles nécessitent donc la présence d’un chevauchement inférieur dans le socle, le chevauchement de la nappe de Gavarnie constituant alors le chevauchement supérieur de ce duplex.
Essai de reconstitution chronologique (d’après Flachère, modifié)
Extrait du BO (terminales S)
Quelques étapes envisageables:
1) Observer à l’affleurement ou en lecture de paysages la position des terrains primaires (socle, dévonien, silurien), secondaires (crétacé supérieur) et tertiaires.
2) Comparer avec leur position théorique originelle
3) Identifier le mécanisme à l’origine des déformations tectoniques ainsi caractérisées
4) En déduire les conséquences sur la croûte continentale
MAJESTE- MENJOULAS: « Evolution alpine d’un segment de chaîne varisque », thèse
compte-rendu de sortie de l’association ‘les amis des sciences de la nature’ sous la direction de Claude MAJESTE-MENJOULAS: http://asnat.mp.free.fr/pdf/Gavarnie-ASNAT.pdf
vidéo sur la formation du cirque de Gavarnie et du Mont Perdu:
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